26 Avr Carnet noir
Louis Guerrero (1942-2023)
C’est avec regret que nous apprenons le décès de notre ami Louis Guerrero, président du Groupement des Anciens Volleyeurs, à la suite d’une longue maladie supportée avec courage.
Toujours appelé par son surnom Loulou, il a commencé une carrière de joueur en France dans les années 60, avant d’arriver à Genève dans la décennie suivante où il va travailler au CERN. Sa famille faisait partie des réfugiés espagnols ayant fuit la guerre civile et ayant émigré en France.
Dans notre cité, il jouera d’abord au Servette VB avec André Métral et Drago Arsenijevic, puis plus tard dans les sélections (genevoises, puis nationales) avec les grands noms de l’époque, Jean-Pierre Colombo, Michel Codourey, Bernard Sollero, Dante Cafagno, la dynastie Tschopp, entre nombreux autres !
Puis il entamera une longue carrière d’entraîneur et de responsable de club. Membre fondateur du club de volley du CERN, il intégrera le VBC Meyrin lors de la fusion entre le VBC Meyvil et le CERN en 1975. À cette époque, le VBC Meyrin est le plus grand club formateur de Suisse.
Il contribuera à développer le minivolley dans les deux premiers clubs à le pratiquer en Suisse, soit Meyrin et Lancy, en envoyant Christiane Olszewski et Christiane Bays faire les premiers cours pour ces catégories, en Italie ! Adepte des formations qui nous font sortir de notre zone de confort, il participera lui-même à de nombreuses formations FIVB dans toute l’Europe, et encouragera les autres entraîneurs à le joindre.
Avec le concours des entraîneurs et des cadres du VBC Meyrin (Christian Macia, Battisti, Michel Rabany, Marc Bernasconi, Bernard Ducret, Claudie et José Nebout, entre autres), il lancera le fameux tournoi de Pâques pour les juniors A. Pendant une décennie, la ville du nord du canton deviendra, chaque année à Pâques, la Mecque des équipes juniors les plus avancées du continent. Trévise, Parme, les équipes nationales suisses, espagnoles, autrichiennes, les meilleurs clubs allemands ou français participaient régulièrement à cette manifestation hors-normes. De très nombreux joueurs qui deviendront des stars mondiales sont alors présentes sur nos parquets, à l’instar d’Andrea Lucchetta !
Comme entraîneur, il dirigera plusieurs équipes, dont le VBC Meyrin alors en Ligue Nationale B, Servette Star Onex et Genève-Elite.
Il sera justement aussi l’une des personnes à la base du lancement du projet Groupement pour un Volleyball d’Elite à Genève (le GVE) dont le bras armé sera le Genève-Elite, aujourd’hui le Genève Volley. Si le Groupement n’a pas survécu, l’idée de regrouper les forces pour former les meilleurs juniors possibles lui a largement survécu avec le lancement de l’Académie de Volleyball de Genève, bien des années plus tard.
Entre-temps, il a œuvré pour l’AGVB pour mettre sur pied leur premier concept de formation cantonal, entraînant la nomination du premier entraîneur cantonal Séverin Granvorka en 1988.
Sa philosophie était empreinte d’humanisme et de bienveillance. Il était beaucoup à l’écoute des autres et toujours prêt à accepter une nouvelle idée. Il pensait que le volleyball était un sport d’équipe où le collectif devait primer sur la réussite personnelle et toujours préféré entraîner des groupes modestes ou avec un véritable collectif, plutôt qu’une pléiade de grandes gueules, fût-elle nettement plus forte.
Véritable encyclopédie du volleyball, il était souvent visionnaire et proposait des structures ou des projets qui verront le jour des années plus tard, sans qu’il en soit crédité. À la fois homme de l’ombre et expert dans notre sport, il a ensuite quitté le volleyball sur la pointe des pieds, tout en restant très actif pour ses amis et pour les anciens, engagement qu’il a confirmé en reprenant le Groupement des anciens après le décès de Herrmann Tschopp.
À son épouse, ses enfants et sa famille vont notre reconnaissance pour son apport au volleyball, notre respect pour tout son engagement et notre sympathie.